Depuis plusieurs mois maintenant, les Centres Antipoison reçoivent des appels pour des intoxications (2 à 4 appels par semaine) suite à l’utilisation de l’insecticide SNIPER 1000 EC DDVP, utilisé principalement dans les logements infestés pardes nuisibles: cafards et punaises de lit. La substance active contenue dans cet insecticide, et nommée dichlorvos, présente un danger mortel par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion. La gravité des intoxications est variable (symptômes respiratoires, troubles digestifs, troubles neurologiques ou neuro-musculaires pouvant aller jusqu’au coma} ayant conduit à des hospitalisations, y compris des enfants.
La commercialisation de ce produit est interdite depuis 2013 mais il s’avère, malgré les contrôles intensifs menés par la DGCCRF, que de nouveaux cas d’intoxication surviennent encore. En effet, les consommateurs se procurent ces produits sur des marchés de plein air, dans des petits commerces de proximité, auprès de vendeurs à la sauvette, ainsi que par le biais de certains sites internet.
Par conséquent, en complément des actions de surveillance du marché, il semble opportun que des messages de prévention soient transmis au grand public; la multiplication des canaux de communication augmentera les chances de toucher les personnes démunies face à l’infestation de leur logement et susceptibles de recourir à l’usage de ce produit interdit, mais bien moins onéreux que l’intervention d’un professionnel de la désinsectisation. Il est notammentnécessaire de rappeler que les punaises de lit ayant développé des résistances à la quasi-totalité des insecticides en vente libre, la lutte physique (mécanique et thermique) est à privilégier en première intention par rapport à la lutte chimique. En cas de persistance de l’infestation, il est alors recommandé de contacter un professionnel spécialiste de la lutte antiparasitaire formé, possédant un certificat Certibiocide contrôlé par le ministère de la Transition écologique.